Nous avons construit le Marais de Mira sur 7 hectares de terres agricoles dans la vallée de l'Authion en plein cœur du Parc Naturel Régional Loire-Anjou-Touraine.
Il s'agissait au départ de plusieurs petites parcelles bocagères servant à l'agriculture, à l'élevage ou à la sylviculture en fonction des types de sols qui les caractérisaient.
Puis vint le Remembrement ou remaniement parcellaire. Les haies furent arrachées, les petites parcelles de terres rassemblées, nivelées et uniformisées pour donner nos 7 hectares actuels. Confiée à différents agriculteurs, qui se sont essayés à la monoculture, la nouvelle parcelle s'est rebellée, ne voulant rien laisser pousser. En effet, ses petites parcelles bocagères n'existaient plus mais ses sols étaient toujours très différents, tantôt secs, pauvres, arides en été et détrempés en hiver, tantôt riches et argileux... La monoculture n'était, par conséquent, pas adaptée, les agriculteurs ont abandonné leurs projets et délaissé ces terrains.
Ils furent alors récupérés par un jeune arboriculteur, plein d'ambition et des idées plein la tête. Il observa, analysa et comprit la structure et le fonctionnement de sa nouvelle parcelle. Il creusa alors des fossés, où spontanément des haies de saule poussèrent. Il installa sa pépinière dans la parcelle la plus humide, et planta ses arbres fruitiers dans les parcelles les plus riches. Il laissa les parcelles pauvres à la nature qui se les appropria avec plaisir. Pommes, pêches, abricots, mûres, fraises, framboises, cassis... remplirent alors les paniers de récolte, puis transformés, les pots de confiture ou de compote et enfin, les bancs de marchés.
Cet agriculteur avait compris sa terre et avait décidé de travailler avec elle, avec ses défauts et ses qualités. Il sut en tirer le meilleur !
Malheureusement, un évènement personnel l'obligea a tout arrêter subitement. Les cultures furent laissées en place, les serres abandonnées... mais il conserva tout de même ses terrains pendant des années, qui petit à petit, furent colonisés par la ronce et les arbres.
Une faune et une flore sauvages se développèrent sur cette petite oasis préservée de la désertification subissant alentour. Un refuge s'était créé au milieu du désert de la vallée de l'Authion.
C'est alors que nous arrivâmes. Cherchant un terrain pour monter notre projet de ferme nourricière, l'agriculteur nous le fît visiter. Nous connaissant et connaissant nos valeurs et notre éthique, il nous le confia, sachant que nous ne détruirions pas tout. C'était en octobre 2017.
Le coup de coeur fût unanime. Le potentiel et les ressources disponibles étaient énormes mais le travail de nettoyage et de dépollution des restes plastiques et métalliques des cultures était titanesque !
Nous n'avons pas chômé : à deux, et tout à la main, nous avons défriché la ronce, démonté des serres, retiré plastiques et filets anti-grêle, nettoyé les cultures survivantes... pendant plus de deux ans. Cela nous a permis à nous aussi d'observer et de comprendre notre terre et ses caractéristiques si particulières.
Après cela nous avons commencé à concevoir, dessiner, planter, construire avec l'aide de nos woofeurs. Nous sommes maintenant (presque) prêts à vous présenter le Marais de Mira tel que nous l'avons pensé !
